Maël Le Duff

Mémoire de recherches :

La représentation graphique d'une structure abstraite : la musique

Édition & rédaction 165 × 246mm, 48 pages, 2025

 

« Il faut traduire. C’est une exigence, un devoir pour les textes en langues étrangères, les originaux, mais pas seulement… »

Jacques Derrida, était un philosophe français s’étant interrogé des années durant sur la question des traductions et de transmission des œuvres. Dans cette citation il nous dit que la traduction ne concerne pas uniquement le passage d’un écrit d’une langue à une autre. Il nous dit également : « La traduction n’est ni une réception, ni une communication, ni une reproduction d’un texte dans une autre langue : c’est une opération destinée à assurer sa survie comme œuvre »  Cette survie, elle sera citée comme la première d’un certain nombre de lois qu’il construira et tentera d’expliquer tout au long de ses ouvrages, mais nous noterons ceci, la première de toute ces lois est : « il faut traduire ». 

Certaines œuvres sont plus difficiles à traduire que d’autres car en effet, même si M. Derrida affirme qu’il n’est pas uniquement question de langues et de textes, certains travaux n’ont pas forcément de système lié à leur compréhension comme c’est le cas pour la langue et les ouvrages. La traduction graphique est un système de traduction qui ne fait pas exception à cette loi. Les designers graphiques chercheront sans cesse à traduire, à transmettre des éléments ou des œuvres et cette traduction, passant d’une langue parlée ou écrite à une langue vue, observé. La musique aussi est l’un de ces nombreux cas de figures. Francis Ramel, un typographe français, s’est penché sur la transmission des œuvres musicales chantées. Il nous explique la genèse d’un système d’écriture pour la musique : 

À partir du 8e siècle, l’apparition des premières formes de notations musicales dessinées met fin à une longue tradition d’apprentissage «de bouche à oreille » des mélodies. On lui préfère alors un modèle de « traduction graphique » du son. Les premiers signes musicaux – les neumes – vont au fil des siècles évoluer vers notre système de notation musicale contemporain.

Néanmoins, si ce système de notation s’est particulièrement développé en occident, et permet effectivement une transmission dans le temps sur la manière de jouer les œuvres. Il ne s’adresse qu’à peu de personnes, du fait de la nécessité de son apprentissage, et ne permet pas d’évoquer à tous une œuvre ou une notion musicale. C’est avec cette idée en tête de traduction, de transmission, ou encore d’évocation, que de nombreux artistes, designers ou même architectes ont tentés chacun à leur manière, de représenter cette notion abstraite qu’est la musique. Faisant cette fois-ci un travail de traduction qui passerait de notation musicale à représentation visuelle. Nous permettant de passer de l’ouïe à la vue.